Au cœur de la réparabilité : Spareka, Lengow et l’architecture du e-commerce circulaire

Tout commence en 2020 avec une loi aux ambitions colossales: la Loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire, sobrement baptisée AGEC. Son objectif ? Casser le monopole de la pièce neuve et faire de la réparation un réflexe aussi naturel que le recyclage.

Le législateur ne s’est pas contenté de recommandations: il impose désormais aux professionnels de proposer des Pièces Issues de l’Économie Circulaire pour réparer électroménager et électronique. Et le périmètre s’élargit progressivement. En 2024, le décret n° 2024-824 a étendu cette obligation aux motos et scooters. Demain, ce sera peut-être le tour d’autres secteurs.

Mais une loi ne suffit pas à transformer un pays. C’est la rencontre entre cette ambition législative et une réalité économique bien tangible qui change vraiment la donne.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le marché du gros électroménager a reculé de 3,9 % à 4 % en valeur en 2024. Traduction: les Français gardent leurs vieux appareils plus longtemps. Le parc électroménager vieillit, et avec lui naît une nouvelle nécessité: réparer plutôt que remplacer.

Parallèlement, la seconde main explose. Le marché de l’occasion pèse en 2024 5,7 milliards d’euros en France, avec un chiffre vertigineux: 61 % des Français ont acheté au moins un bien d’occasion ou reconditionné en 2023. Un chiffre qui grimpe même à 74% en incluant toutes catégories confondues. La France n’est pas un marché parmi d’autres: elle représente 26% des revenus de la seconde main en Europe, soit 4,1 milliards d’euros, se positionnant comme l’un des leaders continentaux où 87% des Européens ont déjà franchi le pas de l’occasion. La tendance n’est plus marginale, elle est massive.

Et pour encourager ce mouvement, l’État met la main au portefeuille. Le bonus réparation, financé par les éco-participations, offre jusqu’à 50 € de réduction immédiate sur la facture pour réparer un lave-linge ou un lave-vaisselle. Depuis sa création fin 2022, ce dispositif a déjà permis d’alléger la facture de plus de 400 000 interventions. De quoi donner un sérieux coup de pouce à ceux qui hésitaient encore.

Zoom sur le rôle des marketplaces de pièces détachées (dont Spareka) : dans l’Hexagone, la réparation s’appuie de plus en plus sur des plateformes en ligne qui facilitent l’accès aux pièces, aux tutoriels et à l’assistance, et Spareka s’est imposé comme un acteur clé en démocratisant l’auto-réparation via la vente de pièces détachées, des vidéos pédagogiques et un accompagnement pas-à-pas, prolongeant ainsi concrètement la durée de vie des appareils plutôt que de pousser au remplacement. La vente de pièces détachées automobiles, en plein boom, est surtout celle qui prend de l’ampleur sur les marketplaces.

C’est dans ce contexte qu’évolue Spareka, une entreprise qui a compris avant les autres que le principal obstacle à la réparation n’était pas seulement économique, mais aussi psychologique.

« Spareka est la première marketplace dédiée à l’autoréparation avec un objectif clair : proposer un plus grand nombre de pièces sur toujours plus de produits », explique Antoine Dournel, Directeur B2B chez Spareka. « Une offre simplifiée en un coup d’œil regroupant plusieurs revendeurs sur une seule fiche produit et une offre tarifaire compétitive. En intégrant les pièces reconditionnées dans nos offres, nous faisons de l’e-commerce un moteur essentiel pour démocratiser la réparation d’électroménager et contribuer à la réduction des déchets électroniques. »

Réparer fait peur. Peur de ne pas trouver la bonne pièce. Peur de ne pas savoir faire. Peur de dépenser pour rien. Spareka s’attaque frontalement à ces trois freins, identifiés par l’ADEME, avec une méthode aussi simple qu’efficace :

• Étape 1: Le diagnostic gratuit. Des chatbots et outils en ligne vous aident à comprendre ce qui cloche. “Mon lave-linge ne vidange plus” devient une piste concrète plutôt qu’un mystère angoissant. Résultat: moins de pièces commandées par erreur, moins de déception, moins de retours.
• Étape 2: La pédagogie gratuite. La chaîne YouTube de Spareka, première chaîne de réparation en France, propose plus de 900 tutoriels vidéo. Des techniciens y montrent, étape par étape, comment remplacer un joint, une résistance ou une courroie. L’objectif: prouver que oui, vous pouvez le faire. Et ça marche: 71 % des Français pratiquent déjà l’auto-réparation.
• Étape 3: La marketplace géante. Spareka a pivoté pour devenir une plateforme proposant plus de 8 millions de références. Électroménager, jardin, piscine… sans supporter le coût pharaonique du stockage de cette “longue traîne”. Le modèle de marketplace permet de connecter l’offre à la demande sans porter le poids des invendus.

Mais Spareka ne s’arrête pas là. L’entreprise a lancé la “Visio-Réparation”: un technicien expert, appelé “Repair Hero”, vous guide en direct via la caméra de votre smartphone. Un service qui a triplé en 2024 par rapport à 2023. Et cerise sur le gâteau: labellisé QualiRépar, il ouvre droit au bonus réparation de l’État, rendant l’intervention parfois quasi-gratuite. L’ambition affichée ? Atteindre 50 millions d’euros de volume d’affaires d’ici 2028.

Derrière cette marketplace géante se cache une alliance discrète mais cruciale. Nouveaux Marchands, acteur majeur de l’équipement de la maison et client de Lengow, a compris l’intérêt stratégique de s’associer à Spareka.

Pour un distributeur traditionnel, proposer des solutions de réparation, c’est renforcer son image de marque responsable et offrir à ses clients une continuité de service après la garantie. Mais comment gérer un catalogue de pièces détachées aux références complexes, aux stocks volatils, aux prix changeants ?

C’est là qu’intervient Lengow, la solution qui orchestre les données de Nouveaux Marchands pour alimenter Spareka. Le bon catalogue, le bon stock, le bon prix, au bon moment. Cette synchronisation en temps réel transforme la promesse théorique du commerce circulaire en réalité opérationnelle.

Parlons franchement: le marché des pièces détachées est un cauchemar logistique. Ces produits n’ont souvent pas de code-barres standardisé. Leur compatibilité est un casse-tête: une même pompe peut fonctionner sur 50 modèles de 3 marques différentes. Et les stocks sont microscopiques: 1 ou 2 unités disponibles, pas plus.

Pour que Spareka puisse gérer ses 8 millions de références provenant de vendeurs hétérogènes, chaque marchand doit être capable de transmettre ses données de manière impeccable. C’est là que Lengow intervient, côté vendeur. La plateforme “middleware” s’intercale entre les marchands et les marketplaces pour faire régner l’ordre dans leurs catalogues respectifs :

• Elle nettoie et normalise les catalogues pour s’assurer que chaque référence respecte les exigences de Spareka: marque, référence exacte, typologie.
• Elle met à jour les stocks en temps réel, toutes les heures, car avec des stocks aussi limités, une erreur de disponibilité se traduit immédiatement par une commande annulée et un client déçu. Dans le monde de la marketplace, l’overselling est fatal.
• Elle simplifie l’intégration: un vendeur déjà présent sur Amazon ou Cdiscount via Lengow peut activer le canal Spareka en quelques clics, en réutilisant son catalogue existant et en appliquant des règles de transformation automatiques.

Cette infrastructure technique, invisible aux yeux du consommateur, est pourtant la colonne vertébrale de toute l’opération. Sans elle, la promesse de Spareka s’effondre.

L’histoire ne fait que commencer. En 2025, l’introduction progressive de l’Indice de durabilité pour les téléviseurs et lave-linge va encore élever les standards. Les fabricants devront afficher la fiabilité et la réparabilité de leurs appareils. Une transparence qui devrait accélérer encore la transition.

Pour Spareka, le défi sera de maintenir l’excellence du service face à une demande croissante et des exigences toujours plus élevées. Mais avec Lengow comme allié technique, l’entreprise a déjà prouvé qu’elle savait transformer la complexité en opportunité.

Au fond, cette alliance raconte une histoire simple: celle d’une France qui, poussée par la loi et la nécessité économique, réinvente sa façon de consommer. Une France où réparer redevient une évidence, où la pièce d’occasion n’est plus un pis-aller mais un choix responsable, où la technologie se met au service de l’humain plutôt que de l’obsolescence.